La botanique s'invite dans l'art du verre. Le style se libère, développant la polychromie, les épaisseurs multiples, une taille innovante, une animation optique... Bienvenue dans l'univers d'Emile Gallé, créateur hors pair, capable de travailler avec la même dextérité la terre, le verre et le bois.
Emile Gallé (1846-1904) est, à l'origine, faïencier, comme l'était son père. Mais si ce dernier avait compris l'intérêt du négoce, de l'ouverture de marchés à Paris notamment et à l'étranger, Emile est aussi intéressé par la production.
Passionné de botanique et de musique, il puise volontiers dans ces domaines ses sources d'inspiration.
C'est un homme qui ne rêve que de décloisonner des univers, notamment ceux du verre et de la faïence. En 1893, il ouvre une cristallerie et invente un nouvel usage des outils et des procédés. Emile Gallé multiplie les épaisseurs de matière, préconise les irrégularités de la taille, fait entrer la marqueterie dans les créations de verre.
Il bouscule les formes traditionnelles, les adaptant aux thèmes, ici une ancolie.
Sur ses vases, des textes et des harmonies musicales s'insèrent naturellement.
La nature est une source d'inspiration inépuisable, les plantes comme les insectes ou les animaux marins.
Emile Gallé est aussi le père de l'Ecole de Nancy.
Il réunit nombre d'artistes et d'industriels pour défendre au mieux l'art nouveau, une démocratisation de certains objets en même temps que la recherche permanente de l'excellence et de l'innovation.
Son engagement en faveur de Dreyfus lui créé quelques difficultés dans les milieux conservateurs nancéens. Mais malgré l'hostilité qui lui est parfois témoignée et la maladie qui le ronge, il continue à créer et défier les lois de la matière.