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25 octobre 2021 1 25 /10 /octobre /2021 21:39
Les Curie, des femmes de convictions

Diplomate et écrivain, Claudine Monteil fait revivre en quelques 300 pages Marie Curie et ses deux filles : Irène et Eve.

Tout commence en Pologne à la fin du XIXème siècle. Marie perd très tôt une de ses sœurs et sa mère, mais elle bénéficie d'un père hors norme qui lui donne, ainsi qu'à sa sœur Bronia, une éducation complète, très éloignée à l'époque de celle réservée habituellement aux filles.

Bronia part la première en France réaliser des études de médecine, pendant que Marie travaille pour essayer de l'aider à payer ses études. Puis elle la rejoint et commence alors l'aventure de la science, la découverte du radium, la rencontre avec Pierre, le prix Nobel commun, l'enseignement à une époque où les femmes peinent à être reconnues. Puis après la mort de l'être aimé, elle poursuit les travaux menés ensemble, reprend l'enseignement que dispensait Pierre à la Sorbonne, élève ses filles, et obtient un nouveau prix Nobel, de chimie cette fois.

Suit le scandale de sa courte liaison avec Paul Langevin, puis son engagement pendant la première guerre où elle met en place une organisation de voitures équipées de matériel radiographique pour aider les chirurgiens à mieux soigner les innombrables blessés, bientôt secondée par l'aînée de ses filles, Irène.

Marie, une femme courageuse et généreuse, qui a créé un institut pour soigner les malades, n'a jamais déposé de brevets pour ses inventions, considérant que le progrès devait bénéficier à tous. Pour financer ses travaux et le radium, qui coûte une petite fortune, et sur l'initiative d'une journaliste Missy Meloney, elle part avec ses filles collecter des fonds aux Etats Unis.

 

Les Curie, des femmes de convictions

Marie est déjà très malade et ses filles la suppléent quand cela est nécessaire. Irène travaille avec elle depuis longtemps et continue de le faire à leur retour, reprenant peu à peu la direction de l'institut avec Frédéric Joliot, avant même que Marie s'éteigne en 1934. Irène est alors déjà une scientifique accomplie, qui partage l'exigence d'excellence de sa mère.

Un an plus tard, elle reçoit le prix Nobel avant de rejoindre en 1936 le gouvernement de Léon Blum, où elle défend le droit à l'éducation des filles autant que l'enseignement et la recherche scientifiques. Elle estime le soutien du gouvernement aux républicains espagnols trop faible et quitte le gouvernement, au motif de la maladie qui la ronge à son tour. Elle continuera toutefois à défendre l'institut du radium, en France et en Pologne, à œuvrer avec Frédéric à dissimuler certains travaux et matériaux (l'eau lourde par exemple) aux Allemands, participera après guerre à la création du Commissariat à l'Energie Atomique. Son mandat n'est pas renouvelé, car on l'estime trop proche des communistes, mais elle continue ses travaux avant de s'éteindre en 1954.

Les Curie, des femmes de convictions
Les Curie, des femmes de convictions

Eve, la cadette, s'est alors éloignée de sa sœur. C'est la seule de la famille a ne pas avoir d'appétence particulière pour la science. Plus mondaine que sa mère et sa sœur, elle envisage une carrière de pianiste, sans le succès escompté, et se découvre douée dans l'écriture. Elle rédige une biographie de sa mère, puis s'oriente vers le journalisme et la diplomatie. C'est une femme libre, qui se lie naturellement avec Colette.

Elle est à Londres avec le général De Gaulle, essaie d'inciter la famille Roosevelt à faire entrer les Etats-Unis en guerre du côté des alliés, puis est envoyée sur de nombreux terrains d'opérations dans le monde entier où elle écrit tant des reportages que des compte rendus au profit de l'Angleterre. Puis elle intervient dans la création de l'OTAN, avant de se marier à l'âge de 50 ans avec un diplomate américain, qu'elle seconde. Eve s'éteindra à 103 ans.

Les Curie, des femmes de convictions

Trois destins peu communs de femmes engagées et une biographie passionnante.

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