"O Seigneur, donnez-moi mon Rêve quotidien" (G. Rodenbach). Nous sommes comblés cette semaine avec ce superbe thème proposé par Sherry...
La diversité des textes donne une idée du caractère multiforme du rêve : petit bonheur du quotidien, bien difficile à acquérir mais dont l'image ne lasse pas, projet de vie meilleure, création, rééquilibrage de nos fonctions neurologiques.... Et je n'entrerai pas dans les subtilités de la psychanalyse.
J'aime le rêve qui transcende la réalité, se joue de nos repères et créé parfois, comme ici à partir du
simple bruit d'une abeille, tout un univers extraordinaire, ou plutôt devrais-je dire surréaliste, avec cette toile de Salvator Dali. Une rêveuse nue, une pomme qui symbolise l'interdit
(Eve) et l'imagination se débride...
L'origine est anodine. Elle peut aussi être une expérience personnelle, vécue à un moment de notre vie. L'enfance notamment peut beaucoup inspirer, comme regret d'une époque révolue ou comme possible réécriture d'une histoire.
Kurosawa en offre un exemple plein de poèsie avec Rêves.
Avec le rêve tout devient possible. Les projets politiques les plus fous deviennent réalisables ("I have a dream" de Martin Luther King). L'artiste crée des oeuvres surprenantes, dans tous les domaines, de la musique au cinéma, en passant par l'architecture.
D'ailleurs, parfois, tout se mêle. Rêve et réalité se confondent, non sans danger. Mais qu'est-ce que le danger dans un rêve : ne pas se réveiller?
Le rêve efface la complexité, lève toutes les barrières. Il
est pour tous, un formidable moteur qui nous pousse à avancer, développer de nouvelles idées, faire des projets, à vivre tout simplement.
"J'aime celui qui rêve l'impossible" écrivait Goethe. J'aime simplement celui ou celle qui rêve et qui voit le monde comme un ensemble sans fin de possibilités, de combinaisons à assembler.