Un fil qui "se mélange à la carte du ciel" (Philippe Petit)... C'est plus exactement un câble d'acier, très fortement tendu. Dessus, une silhouette, un homme ou un femme, petit point dans l'infini, en quête de soi, de la perfection aussi, voire de l'infini lui-même.
Il avance, aérien, le pas léger et souple. "Le coeur aux vents d'un
théâtre de plein air, le funambule se trouve non loin des portes du Paradis".
Chacun retient son souffle quand il s'élance sur son fil, au dessus d'une tour ou d'un décor naturel somptueux. Tous ont le coeur qui frémit quand il semble hésiter, qu'il s'agenouille parfois, voire qu'il se couche sur son câble pour se reposer. Sa perche est bien lourde (jusqu'à 25 kg), qui aide l'équilibre, sans lui ôter sa grâce.
Ce fil, qui est beauté pour le spectateur, agresse les pieds, les jambes tandis que la perche brise les bras. Le fil apprend l'humilité, le respect et la concentration. C'est un art exigeant où toute erreur peut être fatale.
Mais le danger compte peu. Règnent surtout le geste, la pureté, le défi. Laissons nous éblouir par le funambule qui marche vers le ciel!