Dans les années 1870, les Français, qui colonisent l'Indochine, découvrent le
fabuleux site d'Angkor. Pour certains, au-delà même du petit cercle des historiens et scientifiques, c'est une révélation. Tel est le cas pour Louis Delaporte, qui va consacrer le reste e son
existence à faire découvrir aux Français et aux Européens la culture khmère.
Les dessins de Louis Delaporte, les moulages qu'il a réalisé sur différents temples et les statues qu'il a emporté, avec l'autorisation du gouvernement cambodgien de l'époque, constituent le fil
rouge de l'exposition Angkor naissance d'un mythe au musée national des arts asiatiques (Guimet).
Angkor est l'ancienne capitale du royaume khmer, du IX ème au XVème siècles, son occupation pouvant même, selon certains archéologues, dater de l'âge de bronze. La cité s'étend sur quelques
centaines de mètres carrés (400, sans doute davantage compte tenu des vestiges enfouis sour l'immensité de la forêt) et abrite de nombreux temples, avec une très forte infuence de l'hindouisme et
aussi, un peu plus tard, du bouddhisme.
On y trouve donc plusieurs divinités, dont les avatars ne sont pas toujours simples à identifier (serpent à plusieurs têtes, crocodile, éléphant...)
Les temples sont aussi protégés par des gardiens, à l'exemple de ce dragon, qui enrichissent encore l'extraodinaire bestiaire du site d'Angkor.
Cette richesse se traduit également dans des bas-reliefs foisonnants, dont Louis Delaporte a fait réaliser de multiples moulages, malheureusement entretenus dans des conditions déplorables, mais
ceux qui ont pu être réhabilités nous offrent parfois le spectacle de décors détruits sur le site d'origine en raison des guerres et des pillages.
Ces oeuvres fantastiques ont été découvertes en Europe grâce aux expositions universelles, qui préentaient aussi les particularités des colonies. En 1931 par exemple, le temple d'Angkor Vat est
reconstitué dans le bois de Vincennes.
Dans le musée khmer que Louis Delaporte réussira à faire ouvrir à proximité du Trocadéro, il fait représenter le temple de Baion.
Une maquette reprise aujourd'hui par le musée Guimet.
L'exposition doit fermer le 13 janvier. Il est urgent de découvrir ses trésors pour ensuite peut-être rejoindre le million de visiteurs qui se déplacent chaque année sur le site original et
poursuivre le mythe.