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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 21:00

Ce titre étrange est celui d'un récit, tout aussi surprenant, écrit par Akira Yoshimura.

 

Une jeune fille, issue d'une famille pauvre, vient de mourir. Comme son corps a été vendu à l'hôpital voisin, une course contre le temps s'engage, qui s'achèvera quelques mois plus tard dans un colombarium, face à une éternité qui ne ressemble pas vraiment à un long repos.

 

L'histoire est remarquable, tout comme la façon dont elle est traitée. Certaines descriptions sont très loin du romanesque, d'autant qu'elles se déroulent dans une morgue, mas jamais Yoshimura ne sombre dans le morbide ou le misérabilisme.

A travers ces mots, c'est la jeune fille qui s'exprime, avec le détachement qui lui est désormais permis. Quelque chose survit à son corps, une conscience, un esprit, peu importe le nom qu'on lui donne. Il est le témoin de ce corps dont on prélève tout ce qui peut être utile aux vivants.

C'est un regard sur la mort, lucide, loin de tout sentiment, mais pas totalement dénué d'envie et peut-être d'une certaine attente. On ne sait d'ailleurs plus toujours si la prétexte ou le thème central.

 

L'écriture est limpide, avec des mots qui vont au-delà des apparences, qui prennent le temps d'explorer, de regarder, d'interroger le lecteur, de l'entraîner dans un récit intimiste et qui pourtant nous concerne tous.

La mort prend ici presque une dimension poétique, à la façon d'un haïku finement esquissé.

 

L' originalité de ce récit invite à découvrir cet écrivain, né en 1927 mais qui n'est traduit en France que depuis 1999. Parmi les titres à découvrir : Naufrages, Liberté conditionnelle, Le convoi de l'eau...

 

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 11:36

 

jean_genet.jpg   Jean Genet : un personnage qui a suscité bien des polémiques. Jean Cocteau et Jean-Paul Sartre se sont mobilisés pour le sortir de prison car ils appréciaient l'auteur. mais l'homme était avant tout un homme libre, sans maison, sans lien (notamment de reconnaissance).

 

Tranchant, asocial, souvent critiqué, il est presque le contraire de Tahar Ben Jelloun qui lui consacre ce témoignage. Car le livre n'est pas une biographie à proprement parler. Il s'agit plutôt de bribes de souvenirs, quand les deux hommes se sont cotoyés, les dernières années de la vie de Jean Genet, alors qu'il se vouait tout entier à la cause palestinienne.

 

 On y retrouve le rebelle, excessif en tout et notamment dans ses engagements, que Tahar Ben Jelloun qualifie de mystiques tant ils conduisaient Jean Genet à ne plus voir ce qui n'entrait pas dans le cadre d'une image sublimée. Cela ne retire rien à la valeur de ces combats, pour les noirs américains ou pour les palestiniens. Mais cette explication donne un éclairage sur ce qui est souvent apparu comme des dérapages, encore que l'homme était aussi provocateur...

 

Jean Genet est un mythe. Tahar Ben Jelloun lui donne un côté humain, presque fragile parfois. A travers ses rencontres avec "l'enfant terrible des Lettres françaises", il livre aussi beaucoup sur son propre parcours, ses engagements en faveur notamment des travailleurs immigrés, ce que Jean Genet lui a appris, souvent sans le vouloir.

C'est un très bel hommage, mais c'est aussi un retour sur soi qui mérite d'être découvert.

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 21:45

641px-Gustave_Moreau_-_Le_Cantique_des_cantiques.jpgUn titre surprennant pour un roman qui ne l'est pas moins... Référence au Cantique des cantiques (ici représenté dans une toile de Gustave Moreau)? A la sauvagerie des hommes? A une certaine image de l'Afrique? A la Femme? Sans doute tout cela et un peu plus dans un Bénin moderne, où règne misère et corruption, où la révolte répond à la violence (parfois avec les mêmes armes) mais où l'amour reste présent, espoir présent et à venir.

 

Le-cantique-des-cannibales.jpg  L'histoire

Le cantique des cannibales a pour cadre le Bénin, celui de Cotonou, mais aussi celui des terres plus reculées, où la montagne est présente, où il est peut-être aussi possible d'échapper aux travers d'une société contemporaine... D'être soi.

L'histoire est celle de Gloh, dont le personnage serait inspiré de Phoolan Devi, la "reine des bandits" indienne. Gloh a dirigé une bande de hors la loi, volant les riches pour redistribuer aux pauvres. Le roman commence toutefois sur sa capture, avec un amalgame de mots qui fait frémir. Ce n'est pas une femme qui tente de fuir, c'est une femelle qu'on est prêt à abattre. La chasse est ouverte et la force règne...

Après quelques années d'emprisonnement, Gloh doit choisir entre la prison et la liberté, à condition toutefois de servir la campagne du Président, candidat à sa succession, dans les territoires populaires où elle régnait.

Bien entendu, Gloh choisit la liberté mais elle s'enfuit avec son amant, le policier qui l'a arrêté naguère et qui s'est rapproché d'elle petit à petit alors qu'elle était en captivité...

Il s'agit à la fois d'une histoire d'amour, d'un hymne à la terre et à ses valeurs, et d'une critique féroce contre un régime qui s'affiche sous les habits respectueux de la démocratie sans rien n'avoir de respectable.

 

Florent Couao Zotti

  Florent Couao Zotti est un écrivain d'aujourd'hui, sans doute une des plus grandes plumes de l'Afrique à l'heure actuelle.

A la fois journaliste et enseignant, il a vécu en divers pays d'Afrique avant de retourner dans son Bénin natal. A partir de la fin des années 1990, il publie son premier roman, Notre pain de chaque nuit, l'histoire d'une prostituée de Cotonou qui tue le client qui la malmenait, ce client étant par ailleurs sénateur...

D'autres oeuvres suivront dont l'homme dit fou et la mauvaise foi des hommes, la diseuse de mal-espérance, la sirène qui embrassait les étoiles. La liste est loin d'être exhaustive, d'autant que Florent Couao Zotti ne se limite pas à un genre littéraire. Le théâtre notamment joue un rôle important dans son oeuvre, peut-être parce que cette dernière n'est que le reflet du jeu de la société, avec ses personnages qui sont à la fois hauts en couleurs et laissés pour compte

 

Impressions

 Dès les premières pages, le cantique des cannibales surprend et dérange. Le langage employé contribue à cette impression dans la description de l'arrestation de Gloh, présentée comme une chasse à la "femelle". La sensualité est omniprésente, le verbe cru, la langue gouailleuse, avec des expressions qui n'appartiennent qu'à Florent Couao Zotti.

Le dépaysement est bien au rendez-vous, mais c'est avec un certain plaisir que le lecteur suit les aventures de Gloh, ses amours, ses périples, dans une société qui survit, emplie de vie et pourtant "cadrée" par un gouvernement corrompu. La satire politique est très appuyée et peut parfois lasser, mais la force du récit l'emporte.

Un auteur et un livre à découvrir.

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26 février 2012 7 26 /02 /février /2012 22:02

afr242.jpg Continent sombre et lumineux. Cette photographie d'Ingrid Mwangi et Robert Hulter intitulée "Static Drift" illustre bien l'image duale de l'Afrique.

 

C'est une thématique très proche que développe Yasmina Khadra dans son dernier roman "L'équation africaine". Deux Occidentaux partis aux Comores, dont un pour se remettre du suicide récent de son épouse, sont kidnappées par des pirates, puis retenus en otages quelque part au Darfour. Ils y découvrent la violence, la misère pour ne pas dire le dénuement le plus complet. Mais grâce à Bruno, compagnon d'infortune, l'Afrique apparaît également sous d'autres formes, belle et sublime, avec une vitalité qui rend possible toute renaissance.

 

Il faudra du temps à Kurt, le héros central, pour en comprendre l'essence et l'attrait, ce dernier étant sans doute renforcé par la présence d'un médecin femme dans un camp de la croix rouge au Darfour, endroit où il séjourne avant de rejoindre l'Allemagne et qu'il finira par retrouver.

 

Ce roman est un hymne à l'amour, un hymne à ce continent complexe et mystérieux qu'est l'Afrique. Il est porté par l'humanisme habituel de Yasmina Khadra avec toutefois  un espoir tout particulièrement puissant.  A découvrir!

 

 

 

 

 

 

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 15:54

Yasmina Khadra offre à ses lecteurs une perspective nouvelle sur l'Algérie, sur ses relations avec la France, sur les Hommes de façon plus générale. A l'évocation du nom de l'auteur, quelques titres viennent immédiatement à l'esprit, à l'exemple de Ce que le jour doit à la nuit, l'attentat, les hirondelles de Kaboul, les sirènes de Bagdad, l'équation africaine...

 

Ma découverte de l'auteur remonte aux Agneaux du Seigneur, une plongée terrifiante dans l'Algérie des années 1990 et de la terrible guerre civile qui  meurtrissait alors le pays.

 

 

 

part-du-mort.jpg

La part du mort remonte un peu plus loin dans le passé, un ou deux ans seulement. Le roman met en scène le commissaire Brahim Llob, un homme intègre (ce qui semble être une situation très exceptionnelle dans un pays gangréné par la corruption) qui essaie, tant bien que mal de faire son travail, notamment à Alger.

 

 

Ce livre a contribué à faire connaître Yasmina Khadra en Occident. Il décrit crument une société en déliquescence, les jeux d'influence de ceux qui ont l'argent et dont le glorieux passé de combattants de la liberté n'est pas toujours conforme au mythe.

 

 

La part du mort est l'histoire d'une machination dans lequel le commissaire Llob est conduit à agir, pour sauver son lieutenant, pour casser un mythe aussi et conduire au "suicide" d'un homme puissant, sans que le bénéfice de cette disparition soit évidente pour le peuple d'Alger...

 

La machine broie ceux qui s'y oppose, ainsi que les indécis, alors que le voile se lève sur l'épuration effectuée après le départ des Français, le meurtre des Harkis et de quelques familles fortunées dont les "Libérateurs" ont parfois su profiter.

 

Les excès du FLN sont clairement pointés du doigt, ainsi que la menace sourde de ceux qui veulent s'opposer à la corruption ambiante, au nom de principes et avec des méthodes plus que discutables. Ceux qui ne cherchent que la vérité sont souvent broyés, tout comme les indécis. Le régime de la terreur est déjà présent...

 

 

Le style est sans fioriture ni complaisance, à la mesure de ce peuple qui tente de survivre dans l'amertume de lendemains volés. Le constat fait peur, d'autant qu'il pourrait sans doute s'appliquer à d'autres lieux, encore aujourd'hui. Une porte ouverte sur le néant...

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 15:15
220px-Tiananmen_Square.jpg Porte de la paix céleste ou Tiananmen.

 

C'est sur la place du même nom que commence l'histoire, en 1989, alors que la manifestation étudiante est durement réprimée. Les balles sifflent, les morts jonchent le sol et la fuite prend tout son sens.

Pourtant cette fuite est rejetée par le personnage central, la jeune Ayamei qui a galvanisé l'enthousiasme des étudiants, qui veut être présente encore à leur côté. Un de ses amis la pousse à partir pour demeurer encore un espoir, puis les événements l'entraînent et, aidée par un homme, un simple routier, Ayamei quitte Pékin.

 

L'armée est à sa recherche, ou plus précisément une unité commandée par Zhao. Enfant de paysan, cet officier a changé de vie à 12 ans en s'enrôlant. La poésie lui est étrangère. Son monde est fait d'ordres, de devoir, d'obéissance et surtout pas de doute.

Chez les parents d'Ayamei, il y trouve son journal intime. Et alors qu'il poursuit la fugitive, il apprend à voir le monde autrement en découvrant la façon dont elle apprécie la beauté des fleurs, son amour pour Min, un jeune garçon qui a préféré la mort à un monde sans fantaisie.

 

La poursuite continue dans la forêt, dans les montagnes, avec un envirennement plus propice au merveilleux et au fantastique. Les contes dressent un univers spécifique autour de l'image d'une jeune déesse. Tout devient possible...

 

  Shan Sa

 

Cette histoire touchante, pleine de grâce et de poésie, est écrite par Shan Sa, auteur également de la Joueuse de Go, de l'Impératrice, des quatre vies du Saule ou des Conspirateurs, pour ne citer que ces quelques oeuvres...

    L'auteur partage l'âge de ses personnages et leur fraîcheur. Ce n'est toutefois ni candeur ni innocence car le jeu qui se tisse entre les personnages est comlexe, au-delà des seules apparences. Ayamei et Min figurent dans plusieurs histoires, brouillant un peu plus les pistes.Shan-Sa.jpg

 

Porte de la paix céleste est une ode à la nature autant qu'un vibrant hommage aux étudiants de la place Tienanmen, aux Chinois qui sont punis pour une aide ou un rêve de liberté.

Un très beau livre pour découvrir ou redécouvrir l'oeuvre de Shan Sa.

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 21:51

51th4FgNLqL__SL500_AA300_.jpgHenning Mankell est probalement l'un des écrivains suédois le plus connu dans le monde, grâce aux aventures du policier Kurt Wallander et de certains de ses romans, dont les chaussures italiennes.

Le titre surprend, mais il convient bien au roman, tant pour l'obsession qu'ont certains personnages pour les chaussures, que pour le renouveau qu'elles apportent, même indirectement à Fredrick, ancien médecin et personnage central.

 

L'intrigue et les personnages

        Après une erreur médicale, Frédrick s'est réfugié sur l'île qu'habitaient ses grands-parents. Un jour, une femme parcourt péniblement la glace avec un déambulateur pour le retrouver, lui qu'elle a follement aimé et qui l'a abandonnée. Harriett est malade et sait qu'il ne lui reste que peu de temps à vivre. Elle demande à Frédrick de la conduire au lac dont il lui a parlé jadis.

C'est sans doute pour cet homme seul le début d'une longue résurrection. Il s'était coupé du monde et apprend à le découvrir, sous les traits d'Harriett, de Louise, sa fille, et d'Agnès, la jeune femme qu'il a malencontreusement amputée d'un bras sain. Les filles que recueille Agnès et qui ont déjà beaucoup souffert, jouent également un rôle de révélateur, notamment Sima.

C'est un nouveau regard qu'il apprend à porter, non sans heurt parfois, sur ses proches (le facteur et le garde côte), sur ses souvenirs aussi, notamment sur son père, ancien serveur qui accordait beaucoup d'importance à la qualité des chaussures.

 

L'ambiance générale du roman n'est pas euphorique, loin de là. La souffrance est omniprésente, dans les regrets d'Agnès, dans la maladie d'Harriet qui crie parfois de douleur, dans les tatonnements des personnages pour se découvrir, se retrouver. Mais le ton est juste. Le drame est celui de la vie, ni plus ni moins, et il y a peut-être un espoir, celui de profiter au mieux de l'instant présent et des êtres proches.

 

Un ton juste et troublant présent dans toute l'oeuvre de l'auteur

        Ce ton, lucide, est présent dans toute l'oeuvre de Henning Mankell. Kurt Wallander en est un exemple, flic exemplaire dans un pays qui semble sombrer mais qui poursuit son travail, droit, intègre, mais néanmoins sujet à de nombreuses interrogations. C'est un inspecteur très actuel, très humain aussi, au quotidien comme dans ses relations avec sa fille.

Profondeurs, histoire d'un scientifique, que l'attirance pour une femme conduit à mener une double vie, possède cette même force quant à l'analyse d'un comportement humain, bien peu rationnel. Mais la raison n'est sans doute pas ce qui nous pousse...

Une très belle oeuvre et un auteur, qui partage sa vie entre l'Europe et l'Afrique, ce qui lui confère peut-être cette acuité particulière, à découvrir.

 

 

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 22:11
    couv1_139.jpg  Après "Influenza" et une course folle entre la Chine et l'Europe pendant la seconde guerre mondiale, Eric Marchal nous offre une nouvelle plongée romanesque dans l'histoire. Nous sommes désormais autour de l'an 1700, principalement dans le duché de Lorraine, à l'époque de l'un de ses ducs les plus célèbres : Léopold.
Eric Marchal raconte le périple d'un chirurgien de talent, Nicolas Déruet. Les chirurgiens s'apparentent alors aux barbiers. Contrairement aux médecins, qui fréquentent l'université et maîtrisent le latin, les chirurgiens apprennent leur métier comme apprentis chez des praticiens plus expérimentés. Mais le chirurgien n'a pas le prestige du médecin, ce dernier méprisant le premier pour son manque d'éducation et une audace parfois malheureuse dans l'art de soigner. Seuls les médecins, qui se contentent souvent de pratiquer la saignée, se considèrent comme dignes de leur profession et des honneurs de la Cour.
Dans ce contexte, si un membre de chacune de ces corporations soigne un même patient, le décès est toujours imputé au chirurgien. C'est ainsi que Nicolas est emprisonné quand le gouverneur meurt. Il n'a donc pas d'autre choix que de s'engager en tant que chirurgien de l'armée, face aux Ottomans qui menacent la Hongrie.
Ce périple prend alors parfois un petit air épique. Nicolas y rencontre des personnages haut en couleur, tout en rêvant de revoir sa tendre Marianne, accoucheuse à Nancy. La profession de cette dernière laisse d'ailleurs songeur sur la condition féminine à l'époque, les grossesses souvent fatales et un taux de mortalité infantile effrayant...

 

Mais les chemins du destin sont rarement ceux qu'on imagine... Entre passions, amitiés solides et un contexte politique difficile dans ce petit Etat indépendant que ses puissants voisins ne cessent de convoiter... Le lecteur se laisse volontiers emporter dans cette histoire, qui est aussi un superbe hommage d'un Lorrain à sa région et à de ses personnages historiques majeurs : Léopold.

 

 

 

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28 décembre 2011 3 28 /12 /décembre /2011 11:18
AdamsonPuerta1_23042008_230012.jpg   ADAMSON,  Opération Spitsberg

A l'aube de la première guerre mondiale, Sir Henry Adamson est recruté par le gouvernement britannique pour explorer ce qui serait un passage vers une autre dimension. Dans "Opération Spitsberg", le premier tome de la série, paru en 2008, on découvre les protagonistes et les préparatifs de l'aventure, ainsi qu'un phénomène étrange, qui est probablement en lien avec l'expédition à venir, comme une mise en garde.

Le scénario, écrit par Pierre Veys, oscille entre histoire et fantastique, mais sait déjà captiver l'attention. L'auteur n'est pas un inconnu. Il écrit pour Jean-Marie Bigard ou Philippe Bouvard, donc dans des styles variés, avant de connaître un certain succès dans le BD avec son interprétation humoristique de l'univers de Sherlock Holmes. Avec Adamson, même si l'himour n'est pas totelement absent, le ton est plus sérieux, inquiétant même, servi avec brio par le talent du dessinateur, Carlos Puerta.

D'ailleurs, le dessin est ce qui attire en premier. Il est d'un grand réalisme et également composé à la façon de tableau. C'est surprenant car très loin des classiques de la BD mais c'est superbe. La passion de ce dessinateur coloriste est l'histoire et il sait nous la faire partager.

 

 

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15 novembre 2011 2 15 /11 /novembre /2011 22:33

Diane de Selliers est une maison d'édition de livres de luxe, qui associe les plus grandes œuvres littéraires à celles des plus grands peintres. Cet article a pour objet de vous présenter cette maison d'édition, son histoire et sa philosophie, avant de s’intéresser plus précisément à ses collections.

La maison d'édition : histoire et philosophie

Les éditions Diane de Selliers sont nées à Paris en 1981, alors que leur fondatrice travaillait pour d'autres éditeurs, avant de se consacrer entièrement à son projet en 1992.

Un seul livre est édité par an, mais il constitue à chaque fois un évènement. C'est, en effet, une véritable oeuvre d'art, par une adéquation parfaite entre les textes et les illustrations.

En 1996, Diane de Selliers se rendra même au Vatican pour retrouver 92 dessins de Botticelli exécutés pour illustrer la divine comédie de Dante.

La maison d'édition travaille selon une philosophie : "faire connaître les textes fondateurs de l'humanité en correspondance avec les oeuvres picturales d'artistes qui s'en sont nourris au cours des siècles " ( Diane de Selliers).

Elle publie ainsi en 2007 le Dit du Genji de Murasaki Shikibu illustré par la peinture traditionnelle japonaise du XIIème au XVIIème siècle. Ce livre somptueux a reçu l'année suivante une distinction du Ministère de la Culture du Japon qui en a apprécié la qualité.

Cette qualité et l'originalité de la démarche de la maison d'édition, le petit supplément d'âme qu'elle offre à chaque oeuvre à travers chacune de ses publications, lui ont permis d'intégrer le très fermé comité Colbert.

Les collections

Les grands textes de la littérature illustrés par les plus grands peintres sont publiés en un ou plusieurs volumes, en grand format (24,5 x 33 cm), reliés pleine toile sous coffret, dans la grande collection.

Ce sont des livres de luxe, extrêmement soignés, qui répondent parfaitement à la philosophie de la maison. À titre d'exemple figurent parmi les titres de cette collection l'Apocalypse de Saint Jean illustrée par la tapisserie d'Angers ou encore l'Enéide de Virgile illustrée par les fresques et mosaïques antiques.

La petite collection propose des titres épuisés dans la grande collection, dans un format plus réduit (19x26 cm), moins luxueux et donc plus accessible à tous les amateurs d'art.

Le Dit du genji en fait désormais parti, tout comme l'oeuvre qui a ouvert cette collection : Les fleurs du Mal de Charles Baudelaire illustrées par la peinture symboliste et décadente.

Les ouvrages de cette édition, enrichis de deux oeuvres originales signées de l'artiste constituent des tirages de tête.

Par ailleurs, la maison d'édition a publié, hors collection, l'autoportrait au XXème siècle de Pascal Bonafoux. Une façon originale de découvrir les différentes facettes de l'autoportrait, à partir d'exemples divers d'artistes.

1 Virgile lisant l'Énéïde devant Auguste et Livie (Palais des Beaux1 Jean Honore Fragonard's art | Source http://www. allartpainting. com

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