5 avril 2021
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... que sait mettre en valeur Sergio Cozzi, auteur de l'ensemble des photographies qui suivent, voyageur infatigable, qui sait aussi regarder ce qui se passe dans nos jardins et les créatures parfois bien étranges qui y vivent : les épouvantails.
Ces derniers peuvent, en effet, être constitués de matériaux très divers : arrosoir, seau, feux de voitures... ou l'art de la récup.
Ce ne sont pas les plus beaux, mais il faut leur reconnaître une certaine originalité.
Un peu de paille, un sac de jute, ou quelques pots de fleurs créent aussi des personnages, peut-être un rien plus engageants.
La tenue est essentielle. Elle résume parfois à sa plus simple expression l'existence de l'épouvantail, mais avec quelle élégance. Ou quels regrets...
La mise en scène joue un rôle tout aussi important, comme en témoignent ces sorcières.
Vous ne regarderez sans doute plus les jardins et leurs occupants tout à fait de la même façon...
Et je termine avec quelques autres exemples de ces gardiens de l'éternité comme les appelle si joliment Sergio Cozzi.
22 mars 2021
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même si les fleurs qui la composent ne sont pas vraiment printanières.
C'est un bijou rare, délicat, finement ciselé et rehaussé de pierres qui sont comme autant de boutons de fleurs.
Il date de la dynastie Ming (XVIème-XVIIème siècles) et on imagine sans peine une des épouses ou concubines de l'Empereur de Chine, parée de cette coiffe somptueuse.
10 décembre 2020
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13:59
La Convention de Washington interdit depuis 1973 le commerce de l'ivoire. C'est une victoire majeure pour la cause animale, même si elle reste régulièrement à conforter.
Mais pendant de nombreux siècles, la préservation des espèces n'est pas apparue comme un enjeu, alors que de nombreux animaux, dont les éléphants, n'ont été perçus que pour leur valeur d'usage, et leurs défenses comme une marchandise, déversée en grande quantité dans les principaux ports d'Europe.
Certaines villes, dont Dieppe, se sont alors spécialisées dans le travail de ce matériau, et quelques artisans ont produit de véritables chefs-d'œuvre.
En voici un exemple, qui ne saurait plaider pour les opposants à l'accord de Washington, mais dont on ne peut nier la beauté.
Ce vaisseau de 80 canons, dénommé Ville de Dieppe, mesure 35 cm de haut sur 32 de large.
Offert à Napoléon et Marie-Louise en 1810, il est attribué à Louis-Charles-Vincent Belleteste, héritier d'une famille d'artisans de l'ivoire.
C'est un objet remarquable de finesse et de précision, entièrement réalisé en ivoire, y compris voiles et haubans, à l'exception de quelques éléments de placage de la coque, qui met en relief tant la qualité du matériau que la dextérité de son auteur.
27 novembre 2020
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Les instruments de musique à cordes des 16ème et 17ème siècles (guitares, clavecins, cistres, luths), sont souvent décorées de rosaces en parchemin.
Le parchemin n'est pas ici du papier,mais plutôt une sorte de cuir très fin.
Grand amateur de musique baroque, Matéo Crémades a souhaité un jour créer sa propre guitare baroque. C'est de là qu'est né sa passion, un travail minutieux où le dessin, une rosace, prend forme par découpe dans une matière dont les couches sont juxtaposées.
Le résultat est surprenant, jouant parfois sur des effets de couleurs, comme les vitraux qui adoptent également cette forme.
Matéo Crémades est lauréat du concours Ateliers d'Art de France, catégorie Patrimoine.
Il décline également ses réalisations sous forme de cadres. Et pour en savoir plus : http://www.ateliermateocremades.com/
7 septembre 2020
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16:50
... de nacre finement sculptés et ciselés, puis incrustés sur ce superbe éventail de corne signé Georges Bastard.
Ce chef d'oeuvre, réalisé en 1911, est actuellement conservé au musée d'Orsay.
23 avril 2020
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20:29
... Bien loin des dernières innovations technologiques...
Je vous invite en effet à remonter le temps et à partir en Papouasie Nouvelle-Guinée.
Nous voici dans le sud-ouest de l'Océan Pacifique, au nord de l'Australie et à l'Ouest des îles Salomon.
Une mosaïque ethnique où le groupe dominant sont les Papous, ce qui justifie le nom de ce pays, la deuxième partie (Nouvelle-Guinée) était le fait des Européens qui y ont débarqué.
Dans ces sociétés, le culte des ancêtres joue un rôle important.
Les appuis-tête participent à cette communion entre hier et aujourd'hui. En pierre ou en bois (comme les deux exemples photographiés), ils sont sculptés avec des motifs représentant l'animal symbole de l'ancêtre.
Et comme ils servent au repos du chef de famille, celui-ci entre plus facilement en relation avec ses ancêtres à travers ses rêves.
De beaux objets traditionnels, qui cèdent sans doute la place au confort des oreillers...
20 février 2020
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19:18
Le jeu d'échec serait originaire d'Asie, probablement d'Inde.
Ses origines ont donné lieu à un certain nombre de légendes, dont celle du brahmane Sissa. Le roi aurait promis une récompense extraordinaire à qui lui proposerait une distraction digne de son intérêt. Le brahmane aurait conçu le jeu d'échec et lui aurait offert en lui demandant en récompense de déposer un grain de riz ( ou de blé selon les versions) sur la première case, deux sur la seconde, quatre sur la troisième, seize sur la quatrième et ainsi de suite. Ce que le roi a accepté, considérant cette récompense comme anodine alors qu'elle représente plusieurs centaines d'années des récoltes mondiales...
Cette origine légendaire justifie-t-elle la richesse de certains jeux d'échec, à l'exemple de celui de Jim Grahl en or massif ou celui de Bernard Maquin en or blanc et diamants?
Le cristal a également été une matière privilégiée pour concevoir de superbes jeux d'échecs, à toutes les époques. En voici deux exemples : l'échiquier dit de Saint Louis du XVème siècle et celui créé par Baccarat cinq siècles plus tard.
Certains ont acquis une immense valeur en raison de leur caractère historique, à l'exemple du jeu d'échec de Lewis, le plus ancien retrouvé en Europe.
Les jeux d'échec se sont répandus dans le monde entier. Partout ils ont donné lieu à une diversité et une créativité incroyables. En voici quelques exemples.
23 janvier 2020
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Le masque est commun à de nombreuses sociétés, avec une signification qui peut être totalement différente d'un lieu à l'autre. En Europe subsiste à notre époque le masque de carnaval, celui derrière lequel on se dissimule, ou au contraire on se fait remarquer, et qui permet de s'affranchir des interdits le temps de cette fête où l'ordre social s'inverse.
Il nous reste aussi le masque du clown, lointain avatar sans doute du théâtre grec, où le masque traduisait le comique, ou le tragique.
Mais le masque peut aussi traduire un statut ou un rôle social, permettre d'assurer un équilibre dans la société des hommes et en lien avec leur environnement, avec la nature comme avec les esprits, entre les vivants et les morts.
En Afrique, le masque joue ce rôle de médiation.
Parler de masques africains est sans doute très réducteur, car chaque pays voire chaque ethnie, dispose de codes qui lui sont propres, de modalités de représentation différentes, qui s'expriment notamment dans l'usage de formes géométriques, de références aux animaux, de traits plus ou moins ressemblants ou exagérés.
Tous les masques présentés ici, qui sont conservés au musée du quai Branly, ne font l'objet de que quelques explications, sans doute trop sommaires eu égard à cette diversités des peuples et des coutumes. Ils ont cependant en commun une présence incroyable.
Le premier masque, le masque de singe, est originaire du Mali et est utilisé pour représenter un des esprits de la brousse lors de funérailles. Le second, qui vient de Côte d'Ivoire, représente une créature hybride, entre antilope, panthère et crocodile. Il aurait été porté par des sorciers lors de cérémonies strictement masculines.
Le premier de ces trois nouveaux masques est originaire du Congo. Ses stries représentent soit les rayures de l'antilope, soit les galeries empruntées, dans les mythes des Songye, par les esprits venus fonder la confrérie, soit le parcours labyrinthique des initiés de cette société. La disparition des traditions rendent aujourd'hui difficile l'appréhension des motifs de certains masques et de leur usage.
Le masque Kwele qui le suit vient de la limite entre le Gabon et le Congo et incarne les esprits bienfaisants de la forêt, qui aident les jeunes à passer à l'âge adulte et les morts à passer vers l'au-delà.
Le dernier, toujours issu du Congo, servait aux séances de divination.
Les masques africains ont parfois été collectionnés par les artistes occidentaux de la première moitié du XXème siècle, sans doute pour leur aspect figuratif. Tel est le cas par exemple de ce masque Krou, que possédait Picasso, qui témoigne qu'un œil n'est pas nécessairement représenté par un creux, mais qu'il peut l'être au contraire par un rondin de bois qui sort du masque et occupe un espace plein. De quoi bouleverser la conception des formes...
Pour mieux en apprécier la diversité, en voici quelques autres exemples, simplement pour l'esthétique.
21 juin 2019
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10:23
Selon une légende aborigène, les hommes à l'origine ne pouvaient marcher debout car la terre et le ciel étaient si proches qu'ils ne disposaient pas de l'espace nécessaire pour se redresser. L'un d'eux trouva un jour un bâton et s'en servit pour repousser le ciel. Quand il jugea qu'il était assez haut, il s'aperçut que sous l'effort, le bâton était tout courbé. Il ne jeta, mais ce dernier revint.
Ainsi serait né le boomerang...
... dont un exemplaire sera ramené vers 1770 par John Cook en Angleterre après sa découverte de l'Australie.
Mais si les aborigènes ont conservé cet objet dans leur culture, il semble qu'il ait existé dans bien d'autres lieux. Le plus vieux spécimen de bâton de jet, taillé dans une défense de mammouth et retrouvé en Pologne aurait près de 23 000 ans. D'autres ont été retrouvé en Egypte, en Inde et même en Arizona...
Car cet objet est avant tout une arme, destinée à la chasse. La plupart ne reviennent pas. Seuls les plus petits le font, dont l'usage est sans doute d'améliorer la dextérité de la personne qui l'utilise. Et cela ne va pas de soi...
Les caractéristiques du boomerang ont longtemps fasciné et ont inspiré scénaristes et écrivains.
L'art du boomerang est devenu un sport de compétition dans les années 1930, alors que l'objet lui même, à l'origine en bois, devenait prétexte à la créativité, support de communication et objet de collection.
14 juin 2019
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11:14
Ils s'appellent Juliette, Quentin, Anaïs, Thomas, Marie, Romain, Angélique... Travaillent le métal, le bois, les textiles...
Et ont pour point commun d'avoir été récompensés par l'institut national des métiers d'art ces dernières années pour leur talent.
Ma présentation est loin d'être exhaustive, ne retenant que les œuvres que j'apprécie le plus.
Les photographies sont signées Augustin Détienne ou les créateurs eux-mêmes.
Pour commencer, voici le travail de deux brodeuses aux styles très différents. La première, Angélique Chenesec, associe le métal et le textile, dans des créations originales. Voici une de ses trois variations autour du radiateur.
Ma fenêtre est un jardin de givre de Marie d'Urso est davantage une invitation à la rêverie, un joli songe blanc.
Les brodeuses n'ont pas l'apanage de la création textile, comme en témoigne cette création du modéliste Romain Dilange, une chromata dont la forme et les textures seraient inspirées des insectes.
Le bois inspire également les jeunes créateurs, qu'il s'agisse de l'exhausseur de rêves de Quentin Chapuis, où il devient un fauteuil moelleux, ou des éclats de vie de Juliette Sagot, qui est une célébration à l'art de la marqueterie et à la noblesse des essences.
J'aime beaucoup aussi le collier de roses d'Anaïs Coiffard, ou Mursi, inspiré des masques africains, réalisé par Thomas Waroquier.
Et pour plus de réalisations, n'hésitez pas à vous rendre sur le site de l'INMA.