Les nuages : pour certains ils évoquent cirrus, nimbus, cumulus... et toute une dynamique de masses atmosphériques. Pour d'autres, et ce n'est pas totalement antagoniste, ils sont un ailleurs, horizon nimbé ou inquiétant, une touche de mystère et d'inconnu, le lieu parfait pour laisser libre cours à son imagination.
Ils se transforment en univers onirique pour Denis Olivier, où girafe ou fleur ont souvent la tête dans les nuages (pourquoi ne rêveraient-ils pas eux aussi?), ou deviennent aires de jeux, un tapis soyeux où les enfants découvrent le monde.
D'autres leur inventent des formes. Nous l'avons tous fait, mais peut être moins bien que Vic Muniz.
D'autres encore se refusent à voir le rêve s'envoler, à l'exemple de Chema Madoz.
Et comme l'humour peut aller de pair avec la poèsie, peut-être pourrons-nous terminer par un petit nuage de votre boisson préférée, comme nous y invite Magritte?
Dès le IVème siècle, célébrer la naissance du Christ est entré dans les traditions chrétiennes, en Orient (Byzance), puis en Occident.
C'est une tradition que les missionnaires ont fait voyager et qui s'est implantée au grè des cultures.
Voici un peu de soleil et de dépaysement...
En Amérique latine, ici au Honduras, les santons portent les tenues traditionnees, et ressortent sur des couleurs lumineuses.
Au Pérou, la crèche se dissimule dans des coffres ou des fruits. La seconde photo en offre un exemple, avec une nativité colorée installée à l'intérieur d'une coloquinte séchée et vidée.
Au Brésil, place au chant avec ces personnages accompagnés de deux anges. Des personnages naïfs et touchants.
Changement de continent.
Les matériaux locaux sont également utilisés, à l'exemple du laiton, du bois de palmier ou de l'ébène. La crèche est réinterprétée par les cultures africaines.
Les silhouettes se sont transformées, le quotidien est entré dans la scène et les animaux ont parfois été changés pour s'adapter à la réalité du pays, les chèvres remplaçant l'âne et le boeuf.
Ce qui est vrai au Bénin ou au Nigéria (les deux photographies) l'est aussi pour cette crèche d'ébène d'une grande finesse, originaire du Kenya.
Le carnaval est lié à mardi gras, à l'attente du Carême, mais il est probable que ses origines soient antérieures au christianisme. Celui de Venise débutait à l'origine pour le solstice d'hiver et durait deux mois.
Ce carnaval est l'un des plus connus d'Europe.
Il naît à la fin du XIIème siècle. En 1268 apparaît le port du masque, garant d'anonymat, qui renforce le caractère transgressif de cette fête.
Ce caractère transgressif est la marque du carnaval, quel que soit le lieu où il se déroule. Pendant cette péiode, l'ordre social s'inverse, les pauvres deviennent riches et le fou devient roi. A Venise, les garçons se déguisent en filles et les nonnes en marquises... Les dérapages ont d'ailleurs conduit plusieurs fois les autorités à réglementer le port du masque : interdiction la nuit, dans les églises et autres leiux saints, interdiction pour les hommes d'entrer déguisés dans les couvents... Joyeuse société que celle de Venise...
Carnaval s'accompagne de réjouissances diverses : bals, joutes aquatiques, spectacles, jeux...
Il disparaît à Venise en 1797 et les costumes ne sortent
plus que dans des fêtes privées, à l'abri des portes des palais. L'esprit de carnaval, qui est avant tout une fête populaire, s'est assoupi pour près de deux siècles.
Quelques passionnés lui redonnent vie à partir de 1978 et dès 1980 un directeur artistique du carnaval est nommé.
Les festivités débutent 10 jours avant mardi gras, sur un thème dévoilé une vingtaine de jours plus tôt. Elles commencent sur la place Saint Marc avec le vol de l'ange : un homme ou un simple pantin glisse le long d'un fil du haut de la tour de l'horloge jusque sur la place. Un funambule a pu parfois remplacer cette descente. Des lachers de pigeons ont été ajoutés au fil des ans.
Ce premier temps du carnaval commèmore la victoire du
doge Vitale Michiel II sur le patriarche d'Aquilée en 1162. La ville avait obtenu du pape le droit de se faire livrer un taureau et des porcs par la cité vaincue. Les animaux étaient tués et leur
viande distribuée à tous les habitants.
Un autre temps fort du carnaval est la fête des Marie, en méoire de l'enlèvement de 12 jeunes filles par des pirates la veille de leur mariage. Les artisans de Venise les auraient sauvées.
La fête se déroule partout à Venise, dans les palais ou les théâtres comme dans les rues. Un festival est dédié aux
enfants au campo San Luca.
Les trois derniers jours sont les plus remarquables avec le déilé des plus beaux costumes sur la place Saint Marc.
Je vous propose d'en admirer encore quelques uns, grâce aux photographies de Francis Glorieus et Daniel Philippe.
... C'est une explosion de couleurs et de musiques dans la ville...
Chaque année, Orléans fait revivre son héroïne. La fête dure une bonne semaine, avec un point d'orgue le 8 mai.
Jeanne (et c'était bien le prénom de la jeune fille désignée cette année) a ouvert la cérémonie.
Après le discours du maire et de son invité d'honneur, place au défilé militaire, où la tendance était plutôt au camouflage... Il y a eu aussi du beige, du kaki, du bleu, du rouge (les pompiers...) ...
Puis place au défilé des provinces : Jeanne et ses compagnons, pages et soldats pour commencer...
(les premiers étaient déjà là pour l'ouverture...)
Puis les Ecossais (en 1429 le futur roi de France s'était allié à l'Ecosse, contre l'ennemi commun : les Anglais ...)
Suivaient gentes dames et damoiseaux... Puis des délégations de toute la France en costume, dont des Antillais...
Ensuite, place aux "corps constitués" dont en robes les magistrats, professeurs d'université et religieux. Il était facile de reconnaître les élus avec leur écharpe. Les scouts et clubs sportifs finissaient la marche.
Un moment en couleurs, et dans un esprit festif.
Entre l'architecture, les spectacles divers, le sport, le remake de Clo Clo façon Poelvoorde, Sherry nous a encore offert un sujet aux multiples facettes.
Mon choix s'est porté sur une rencontre avec un champion national et international, un habitué des podiums : Julien Absalon.
Son palmarès est impressionnant : double champion olympique (avec
malheureusement une crevaison lors de la dernière édition à Londres), quadruple champion du monde, champion de France tous les ans depuis 2003... J'en oublie peut-être...
Malgrè ce parcours exceptionnel, l'homme surprend par sa modestie. Il demeure accessible à chacun, toujours prêt à partager sa passion du VTT, ce qui est largement le cas dans sa famille, dans différentes disciplines (cross-country pour Julien, descente pour Rémy...)
"Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après" Eric-Emmanuel Schmitt
Dans une société où on croise les autres, souvent sans les voir, la rencontre prend une nouvelle acuité. Elle est curiosité et s'inscrit dans le temps, par sa durée mais aussi par sa trace qui la prolonge.
J'ai mentionné sur ce blog quelques rencontres marquantes, dont celle de Raymond Aubrac ( Si la chance était une rencontre ). Il n'est plus là mais j'en garde le souvenir.
Le hasard a placé d'autres rencontres sur mon chemin. D'autres chances, qui perdurent parfois.
Il y a aussi les rencontres dont nous sommes les témoins, d'autant plus belles que l'humour y est présent...
Un simple Atlas sous les yeux et l'imagination commence à vagabonder vers des îles fantastiques, des paysages merveilleux, des peuples inconnus...
Larguons les amarres et imaginons que la carte se transforme, que ce soit une carte ancienne, peut-être une carte au Trésor, pour lequel il faudra affronter de dangereux monstres des
mers...
Cette vieille carte, où les légendes sont rédigées en hollandais, ne représente qu'une partie de la côte ouest de la France, au delà du Poitou... Mais l'illusion est là et l'imagination déjà à des milliers de lieux ou de miles marins.
Pour certains artistes, le support de l'imagination n'est plus le papier, mais le corps humain, à moins que ce dernier soit aussi un peu le trésor...
Pour Ingrid Mwangi et Robert Hulter, l'Afrique exprime tout son mystère...
... quand Glynnis Ritchie privilégie, dans un registre aussi sensuel, une inspiration plus romantique (au regard des lieux choisis et de la source de cette carte).
" A Chartres, au printemps 1945,
la lumière défilait devant moi.
Et j'ai capté un souffle.
Celui de Simone"
"Durant ces journées,
la ville était emplie de haine.
C'étaient des journées pleines d'effroi,
comme si les diables sculptés
dans les pierres de la cathédrale
s'étaient libérés
pour descendre dans la rue"
Cette photo de Robert Capa, prise en Août 1944, a sans doute fait le tour du monde.
Les mots qui l'accompagnent sont de Henning Mankell, extraits des jours et des nuits à Chartres, une pièce de théâtre, intense et brève qui révèle ce qu'a pu susciter cette photo.
Au centre, une jeune femme portant un enfant. Elle a été tondue et est promenée dans la rue. Condamnée à la prison, brûlée à jamais par la haine déversée ce jour, elle se consumera dans l'alcool.
Dans la pièce de Mankell, cette jeune femme a simplement voulu profiter de l'insouciance de sa jeunesse, danser, aimer. Son amour est devenu malédiction...
L'histoire de Simone, la jeune femme de la photographie, est sans doute plus complexe dans la réalité, mais à travers elle, Henning Mankell nous parle de ces femmes tondues, de ces victimes expiatoires... C'est un bel hommage, troublant.