Lorsqu'on donne à une ville des contours internes, lorsque l'on décrit la lune en quartier, que l'on découpe un fruit pour mieux le savourer, l'espace ou l'objet est fragmenté.
La multitude des fragments du réel peut donner lieu à une représentation, entre la réalité et l'abstrait.
C'est d'ailleurs cette idée qui est à l'origine du cubisme.
La perspective disparaît, les formes s'épurent. Les phares, les voiles et les mâts constituent toutefois autant de repères pour comprendre qu'il s'agit de la représentation d'un port.
Dans cet autre tableau, Georges Braque offre une nouvelle vision de l'usine Tinto à l'Estaque. Elle semble désincarnée, mais en même temps, les bâtiments perdent leur caractère fermé. Les formes communique, l'espace se distand, la composition transforme ce lieu de production.
Les couleurs sombres rapprochent les bâtiments, les endroits où les hommes se rassemblent.
Braque ira bien au-delà dans sa fragmentation du monde, parallèlement avec son ami Picasso, avant de dépasser le cubisme. Car chaque tableau est une expérience, "une révélation" selon les propos du peintre.