Inaugurée en 1908 où s'élèvaient jadis des remparts Vauban, la gare de Metz est un témoignage de l'histoire. Elle est créée alors que la ville est sous domination allemande pour pouvoir transporter rapidement des soldats vers la frontière, tout en affirmant la puissance de l'Empire et de la culture germanique.
Le résultat est un étrange bâtiment de grès gris, quelque part entre le monastère et le palais féodal. Il est toutefois également très fonctionnel et s'inscrit dans la réorganisation urbaine de la Metz.
C'est aussi le cas aujourd'hui avec le passage qui relie la ville avec le quartier du Sablon où se dresse le centre Pompidou. Cette dernière modification a toutefois moins de caractère...
La façade de la gare s'étend sur plus de 300 mètres. Le plus intéressant réside dans les détails, que le voyageur pressé ne voit plus ou auxquels il n'a pas pas habituellement accès.
Parmi les détails figure à l'extérieur la statue de Roland, qui selon les époques a été le maréchal Haeseler puis le maréchal Foch.
Les colones du bâtiment méritent aussi l'attention. Les chapiteaux sont autant d'indices sur les métiers qui s'exerçaient dans l'enceinte de la gare ou à proximité.
On y trouve ainsi le télégraphiste, ou l'indication du coiffeur, de la salle d'attente des premières classes, la caisse où le voyageur achetait son ticket...
Ailleurs, les différents modes de transport sont mis à l'honneur, le train bien sûr, mais aussi l'automobile le zeppelin, le bateau, la diligence... L'Allemagne a voulu célébrer les moyens de son expansion.
La curiosité de la gare réside aussi dans son salon de l'Empereur. Guillaume II, qui a, selon la légende, repris les plans du bâtiment, disposait d'un espace, avec un balcon d'où il pouvait saluer la foule. Il pouvait alors rejoindre par un escalier monumental la porte des Allemands.
Cette porte est visible par tous, mais il est rare de se rendre à l'étage pour visiter le salon.