Un bureau ombelle stylé, caractéristique de l'oeuvre de Louis Majorelle.
Ce nom évoque incontestablement la Lorraine des années 1880 à la première guerre mondiale, ces années de création sous le signe de l'Ecole de Nancy et un peu au-delà.
Car comme pour Emile Gallé, tout commence à la génération d'avant. Auguste Majorelle crée à Toul une entreprise de mobilier, bientôt réputée pour sa qualité et notamment ses meubles vernis.
A sa mort, Louis abandonne ses études pour reprendre l'affaire familiale. Et peu à peu, les meubles plutôt traditionnels des débuts évoluent vers des lignes plus fluides, végétales...
La maison Majorelle (Louis travaille avec ses frères, notamment Jules, chargé de la commercialisation) a le mérite de développer des lignes de mobilier. Ce qui est nouveau à cette époque consiste à acheter un ensemble de meubles, parfaitement accordés, pour une même pièce : salon, chambre à coucher...
Comme une partie de la production est réalisée en série, le catalogue s'étoffe rapidement et les meubles Majorelle sont aussi vendus dans des catégories de population qui n'y auraient pas eu accès.
Cela ne limite en rien la créativité de cet ébéniste, peut-être stimulé aussi par les créations de Gallé, et dont la principale vitrine reste les expositions universelles.
Louis Majorelle y expose ses plus beaux meubles, y teste sans doute aussi la façon dont son travail est perçu, quand il adopte la marqueterie ou développe de nouvelles lignes.
Pour compléter ses créations, il ouvre un atelier de ferronnerie, qu'il exploite en collaborant avec d'autres sociétés nancéennes, à l'exemple de Daum. Quelques lampes somptueuses résultent de ce travail en commun, sublimant le verre et le fer.
Ce travail de sublimation comprend aussi la réalisation de la coupole des galeries Lafayette (avec Jacques Grüber).
Et n'oublions pas les rampes d'escalier, ici pour la maison Bergeret.
Les ateliers souffrent pendant la guerre. Beaucoup d'ouvriers qualifiés sont sur le front et un incendie ravage un atelier avant qu'une bombe détruise le magasin principal en 1917.
Louis Majorelle meurt en 1926. Ses biens sont alors vendus et l'entreprise ferme en 1931.