Son nom figure sur le fronton de l'église Saint Lazare d'Autun. La formulation est toutefois telle que les historiens s'interrogent pour savoir s'il s'agit de l'artiste ou du commanditaire.
Il est indéniable qu'un sculpteur de grand talent a œuvré dans ce lieu de culte au XIIème siècle, en pleine apogée de l'art roman en Bourgogne. Sans entrer dans des discussions de spécialistes, il semble plus simple d'utiliser pour le désigner le nom inscrit sur le fronton.
Le parcours de cet artiste est empli de mystères, le seul lien pour guider le visiteur étant le style des sculptures, sachant toutefois que le sculpteur a sans doute enseigné son art à des disciples, et que, dès lors, une certaine similitude entre différentes œuvres est possible alors même que l'auteur est différent.
Gislebert ou Gislebertus aurait été formé à Vézelay, avant de rejoindre le chantier de l'église Saint Lazare à Autun. Peut-être est-il également passé à Cluny.
Certaines des statues d'Autun lui sont formellement attribuées. tel est le cas du tympan de l'église, mais également des rois mages, d'Eve, de la fuite d'Egypte ou du suicide de Judas, ces dernières ornant des chapiteaux.
Selon les scènes décrites, le style change. Le jugement dernier du tympan ou le suicide de Judas sont sombres et dépouillées, supposées inspirer la peur face au mal, avec des démons comme témoins. Pour les autres scènes, les personnages semblent comme protégés par un cocon, la femme veillant sur l'enfant, l'ange sur les rois mages. Dans les gestes protecteurs, dans le regard de la mère, il y a une grande douceur, pour symboliser sans doute une part du meilleur en l'homme.
Ce sont, au-delà de la symbolique, très importante à une époque où la bible se raconte en images, ce sont de très belles sculptures, admirables par leur finesse.