Amusement de salon au siècle des Lumières, l'électricité a longtemps conservé un caractère ludique dans les foires tout en devenant un formidable moteur de la révolution industrielle.
L'électricité représente aujourd'hui un tiers de l'énergie consommée dans le monde. Les avancées technologiques couplées aux exigences du développement durable, dans tous ses aspects, lui promettent encore un bel avenir.
Retour sur l'histoire de la fée électricité et ses enjeux.
Les origines d'une fée
Les manifestations naturelles de l'électricité, à l'exemple de l'orage, ont toujours fascinées les hommes qui, peu à peu ont apprivoisé l'origine divine de ces phénomènes. En 600 avant Jésus-Christ, Thalès de Milet constate que l'ambre frottée (magnétisée) attire de petits matériaux.
Il faut toutefois attendre le XVIIIème siècle, avec des personnages comme Du Fay ou Coulomb, pour que l'électricité devient un sujet de recherche et de curiosité.
En 1799 Volta invente la pile électrique, en 1868 Gramme créé la première dynamo. puis Edison donne naissance à l'ampoule à incandescence en 1879. Une première centrale hydraulique est édifiée dès 1879 à Saint Moritz et en 1889 est inaugurée la première ligne électrique. L'aventure peut commencer.
Ces expérimentations donnent l'impulsion à de multiples procédés industriels, avec une innovation continue. En 1937, lors de l'exposition universelle des arts et techniques, Raoul Dufy conçoit un immense panorama historique et thématique de l'électricité, présenté dans une pièce sombre et éclairé de quelques projecteurs. Le nom de cette immense fresque : la fée électricité.
Des enjeux importants
Il n'est plus concevable aujourd'hui d'imaginer le présent et le futur sans éléctricité. Celle-ci s'est, en effet, imposée comme une énergie majeure du XXème siècle et pourrait l'être encore au XXIème siècle, notamment avec l'épuisement des énergies fossiles.
Néanmoins, l'électricité résulte d'un "mix" qui a évolué au cours des décennies. Les centrales hydrauliques cotoient les centrales thermiques, les centrales nucléaires et les nouvelles sources alternatives (solaire et éoliennes notamment).
Sur les 550 TWh produits en France en 2010, 408 étaient d'origine nucléaire. Mais les conventions internationales, les directives européennes et le Grenelle de l'environnement change progressivement la donne. La part des énergies alternatives progressent, sans toutefois parvenir au rendement actuel du nucléaire.
Les directives européennes et leur intégration dans le droit français n'influent pas seulement sur la production d'électricité. La loi 2004-803 du 9 août 2004 a ainsi ouvert la distribution à de nouveax acteurs, mettant fin au monopole d'EDF.
Mais les enjeux économiques et environnementaux doivent aussi s'adapter aux contraintes sociales.L'électricité est indispensable dans tous les habitats, dans tous les foyers, indépendamment des capacités contributives des bénéficiaires. Ce besoin justifie la création de fonds d'aide, à l'exemple du FSL, mais aussi le retour des tarifs réglementé (loi NOME du 8 décembre 2010).
L'électricité n'est plus seulement aujourd'hui l'affaire de quelques savants de talents, même s'il est indispensable de faire encore évoluer les usages et modes de consommation. C'est aujourd'hui un enjeu sociétal de première importance. Si le temps d'une croyance illimitée au progrès n'est plus de mise, s'il y a parfois de l'électricité dans l'air entre gouvernement et fournisseurs sur le prix de cette énergie, s'il reste encore beaucoup à faire pour la mise en oeuvre d'un véritable développement durable, il est fort probable que l'électricité a encore de beaux jours devant elle. L'aventure continue...