Non sans humour parfois, l'ombre a
su inspirer bien des créateurs, dessinateurs, cinéastes, peintres, écrivains et tant d'autres...
Notre ombre serait-elle notre face cachée, susceptible de révéler, comme ici, notre véritable personnalité?
Elle est de façon plus générale, un élément essentiel de l'art, qui certes indique d'où vient la lumière, mais permet aussi de donner une autre dimension au tableau, parfois dramatique, comme
l'utilise Le Caravage, parfois intimiste, à l'exemple des oeuvres de Georges de la Tour.
L'ombre est jeu avec la lumière. En témoigne l'ombromanie, ce que l'on appelle souvent, de façon abusive, les ombres chinoises, avec des réalisations parfois bien surprenantes.
Certains personnages de la fin du XIXème siècle ont ainsi été quasiment caricaturés... C'est surprenant. Je vous laisse apprécier, en imaginant ce que cette technique pourrait donner
aujourd'hui...
Mais puisque nous avons évoqué les ombres chinoises, il convient de décrire l'univers auquel elles se rattachent. Car à l'origine, les ombres chinoises sont des personnages ou animaux de petite
taille, dont la silhouette est découpée dans des peaux de bête ou de la corne. Ce sont des marionnettes articulées reliées à une tige de bambou, dont les mouvements s'opérent entre une source de
lumière et une toile tendue sur un cadre.
Bienvenue dans la monde du
théâtre d'ombre, pratiqué aussi depuis bien longtemps à Java ou en Turquie. En France, c'est au XVIIIème siècle que le théâtre d'ombre prend son essor, qui s'enrichira plus tard des avancées du
cinéma (projections, puis effets spéciaux).
Quelqus troupes se sont spécialisées dans cet art, qui garde un caractère magique. Il émerveille petits et grands car les ombres continuent à projeter leur caractère fantasmagorique, qui
correspond peut-être autant à nos rêves qu'à nos peurs, en particulier celle du noir.