Soir d'automne : un rendez-vous amoureux saisi sur le vif, dont on se demande s'il s'agit d'une peinture ou d'une photographie.
Le réalisme de l'oeuvre d'Emile Friant, contemporain de l'Ecole de Nancy, tient tout autant à la précision du tracé qu'aux histoires que ses toiles racontent, celles d'une Lorraine où la vie est rude, où les classes sociales limitent leurs échanges au travaik accompli et à la charité à la sortie de la messe.
Elles parlent de l'importance du pain, de la douleur qui rassemble tout le monde face à la mort, de scènes plus festives aussi, entre canotiers ou, à l'approche de l'été, avec parfois des accents qui évoquent Pagnol.
La toile de fond reste toutefois la Lorraine. Elle s'élargit parfois, souvenir de voyages ou engagement politique, comme cela semble être le cas avec la peine capitale, scène d'autant plus troublante que le condamné ressemble à l'artiste, où le spectateur oscille entre tragique et rebellion.
Une oeuvre âpre, qui ne saurait se résumer aux peintures, Emile Friant ayant également beaucoup dessiné et réalisé d'estampes.
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